Il y a des choses qu’on se dit qu’il faut avoir fait une fois dans sa vie ! De mon côté, je n’avais jamais conduit sur de la glace. Pire, je n’avais jamais conduit de Renault Sport (hormis le Renault Spider, mais c’est un peu à part comme voiture). Et, pour tout vous dire, ça devait faire plus de 25 ans que je n’étais pas allé dans les Alpes en hiver.
Aussi, quand Stéphane m’a proposé l’invitation de Renault Sport à une petite séance de conduite sur glace à Val Thorens, j’ai sauté de joie et accepté sans hésiter. Me voici donc parti pour jouer avec des Clio RS sur le circuit de glace Alain Prost.
A l’arrivée, une meute de Clio RS jaune sirius nous attend, toutes dents dehors… oups, ce ne sont pas des dents, mais des stalactites. Car oui, il fait froid (jusqu’à -6° C), il neige légèrement (mais il semblerait que nous ayons échappé à l’averse de neige du matin, qui nous a généreusement recouvert la piste d’un joli tapis blanc) et je sens déjà que le maniement de l’appareil photo va mettre mes phalanges à rude épreuve.
Après un rapide briefing, on monte dans les Clio RS, toutes en version Trophy, donc disposant d’un joli cheptel de 220 équidés et d’une ligne d’échappement Akrapovic sachant se montrer musicale. Plus important, les pneus avant étaient cloutés tandis que les pneus arrières étaient de « simples » pneus neige. Ceci afin d’avoir une bonne adhérence du train avant (utile sur une traction), tout en permettant de faire glisser facilement le train arrière.
Les sessions (3 tours de circuit) s’enchaînent… me permettant au fur et à mesure de m’habituer au comportement assez inhabituel (pour un parisien en tous cas) de la voiture. En effet, pour maîtriser la glisse et repartir au bon moment, les repères sont difficiles à trouver. Il est indispensable d’être patient, doux et précis. En bref, il s’agit de trouver des repères sur une piste qui ne tolère pas le freinage dégressif habituel sur circuit. Mais il s’agit aussi de garder suffisamment de vitesse pour permettre à la voiture de glisser : au final, tout un équilibre pas si facile à trouver.
Si je devais parler de la voiture, que devrais-je dire ? Bien entendu, compte tenu des conditions, impossible de m’exprimer sur la qualité du freinage ou la vivacité des accélérations. La tenue à haute vitesse ? Je n’aurais pas vu le compteur dépasser les 70 Km/h.
Reste la boîte de vitesse… la si décriée EDC. Bien entendu, sans avoir dépassé le 3e rapport, mon avis sera à prendre avec des pincettes, mais toujours est-il que cette boîte à double embrayage m’a semblé tout à fait fréquentable : douce, relativement rapide… à vrai dire, cette boîte m’a semblé tellement sympathique que j’aimerais bien l’éprouver un peu plus !
Quant au moteur, pour ce que j’ai pu en voir, il m’a aussi semblé agréable. Plutôt plein et volontaire, avec une allonge qui laisserait penser à un moteur plus gros. Même la latence du turbo ne se fait pas trop sentir. Enfin, ses vocalises profitent du son de la ligne d’échappement Akrapovic (même si l’insonorisation de l’habitacle fait que ce sont les spectateurs qui en profitent le plus).
Vraiment un excellent contact avec cette Clio, qui me donne envie de faire plus ample connaissance (mais dans des conditions plus normales).
Les tours de circuit s’enchaînant, le bon timing est réellement dur à trouver. Un coup je ré-accélère trop tôt et manque de me manger le mur (à l’inverse de Benoît de Renault Sport qui encastrera avec panache une des Clio dans la neige), le coup d’après, je ré-accélère trop tard et compense instinctivement en mettant un peu d’angle au volant… ce qui se solde à coup sûr par un magnifique tête à queue (et un grand sourire à la voiture qui arrive face à moi en glissade).
Au final, de ma petite dizaine de sessions et de mes 3 ou 4 têtes à queue, je retiendrai que les pilotes du trophée Andros ont un talent certain pour maîtriser des voitures dans des conditions si particulières… mais que même à mon niveau, cette conduite apporte énormément de fun.
La journée se termine par un petit bonus : conduite de la Twingo RS sur un parking (enneigé). Bien que propulsion, la Twingo RS essayée présentera une adhérence assez impressionnante, bien aidée par ses 4 pneus cloutés.
Cependant, passer du 4 cylindres 1,6L de la Clio au petit 3 cylindres de moins d’1L est assez dur : compte tenu de sa bonne adhérence et de sa faible puissance, j’ai un peu de mal à la faire glisser correctement.
Mais Benoît m’offrira néanmoins un joli tour de manège pour me montrer qu’en y mettant du cœur, on arrive à bien la bousculer quand même cette petite puce.
Après une croziflette bien méritée (et avant une semaine de régime), une bonne nuit de sommeil et un massage salvateur, retour sur Paris… où, bien que la conduite sur glace ne soit pas si courante, il peut toujours être bon de savoir maîtriser un véhicule dans des conditions extrêmes.
Un grand merci à Renault Sport, Marie et Benoît pour cet excellent weekend.