Recevoir un invitation Jeep avec comme indication « La région où se dérouleront les essais fait référence à une célèbre chanson d’Alain Bashung … », ça fait 2 bonnes raisons pour se lever tôt pour prendre un TGV direction Valence. À mon arrivée, je repère rapidement les Jeep Compass alignés et pas de surprise : je suis bien devant des véhicules qui ressemblent à des 4×4. Certes, le design est bien plus civilisé qu’un Wrangler, mais on discerne l’identité de Jeep (les 7 bandes sur la calandre, les passages de roues trapézoïdaux). Et, en toute franchise, cette formule « magique » fonctionne bien et se démarque de l’austérité de certains SUV.
SUV, ça y est, le mot est lâché. En effet, le Compass n’est pas présenté comme un pur 4×4, un vrai baroudeur plus à sa place sur un terrain boueux que sur une belle autoroute. Non, il se veut SUV comme l’est un Volkswagen Tiguan, ou un Peugeot 3008 par exemple. Enfin, pas tout à fait, car sur la version que j’ai pu essayer, je disposais bien de 4 roues motrices (en option) et de modes spécifiques pour la boue, le sable ou la neige. SUV peut-être, mais Jeep, assurément !
A l’intérieur, je m’attendais à un intérieur grossier et mal fini (un intérieur de baroudeur quoi)… et pas du tout, l’intérieur est tout à fait classique et moderne. On pourra regretter quelques plastiques un peu durs et un look moins futuriste que certains concurrents, mais en contrepartie, on pourra se réjouir d’une apparente simplicité… qui se vérifiera à l’usage, avec une mention spéciale pour l’ergonomie exemplaire du système multimédia. Et oui, souvent, simple, c’est bien.
Je mets le contact et… aïe !!! Oui, j’ai oublié de vous dire que ma monture du jour sera un diesel de 140 ch que je qualifierais de « sonore ». Bon, ce n’est pas grave, on ne l’entend plus trop une fois les fenêtres fermées. Les premiers mètres se passent bien, les passages de vitesse de la boite automatique ZF à 9 rapports passent de manière totalement imperceptible. Et c’est dans un confort étonnant que nous rejoignons les superbes routes du Vercors.
Là, on commence à attaquer… et c’est là que ça se complique pour notre Compass. Clairement, les 140 ch du moteur diesel ne nous permettent pas d’adopter un rythme élevé, en particulier dans les montées, où les 1600 Kg de notre monture se font clairement sentir. Alors on adopte une conduite plus posée et tout rentre dans l’ordre. On profite alors des suspensions admirables, capables de filtrer correctement les défauts de la route, tout en limitant efficacement le roulis. On essaie de sortir de la route et même sur des chemins rocheux, la Compass reste imperturbable, sans le moindre souci de motricité.
Nous passons la nuit dans le superbe Château les Oliviers de Salettes avant de prendre le lendemain le volant du petit diesel 120 ch et de sa boîte de vitesse manuelle 6 rapports. Grosse surprise : d’un point de vue dynamique, il n’a pas grand-chose à envier à son grand frère. En effet, son déficit de puissance étant compensé par une centaine de kilogrammes en moins sur la balance, il s’en sort au final aussi bien (tout en faisant moins de bruit).
Au final, que penser de ce nouveau Jeep Compass ?
Tout d’abord, malgré le discours mis en avant lors de la conférence de presse, je n’ai pas envie de le comparer au Tiguan ou au 3008. En effet, le Compass joue sur son look plus fun, son intérieur plus simple qui résistera sans doute mieux aux assauts d’une vie de famille mouvementée… tout en offrant malgré tout le confort et le contenu technologique qu’on attend d’une voiture moderne (de série sur toute la gamme : Line assist, détecteur d’angle mort, avertisseur anti collision). Et ce, à un prix très serré commençant à 25.000 € pour le moteur 140 ch essence.
Donc, si vous cherchez un petit baroudeur, vrai 4 roues motrices, qui n’a pas peur de sortir de la route et qui ne néglige pas le confort ni la technologie, jetez un œil au Compass, vous pourriez, comme moi, être positivement surpris.